LA COVID-19 ET LES GROUPES VULNÉRABLES

Une action inclusive pour les groupes vulnérables

Une action inclusive pour les groupes vulnérables

De même que le secteur du tourisme est plus touché que d’autres par l’actuelle pandémie de COVID-19, les groupes vulnérables au sein du secteur sont ceux qui en pâtissent le plus.

Comme énoncé dans la Convention-cadre de l’OMT relative à l’éthique du tourisme, le secteur a le devoir de promouvoir les droits des groupes les plus vulnérables tels que les femmes, les populations autochtones et les personnes handicapées.

« Les activités touristiques devraient respecter l’égalité des hommes et des femmes ; elles devraient tendre à promouvoir les droits de l’homme et, spécialement, les droits particuliers des groupes les plus vulnérables, notamment les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, les minorités ethniques et les peuples autochtones. »

Convention-cadre de l’OMT relative à l’éthique du tourisme
Article 5, paragraphe 2

Si l’on veut concevoir les programmes de redressement du tourisme autour de la durabilité, il faut accepter que la durabilité nécessite de prendre pleinement en compte tous les groupes vulnérables dans le nouveau modèle.

L’OMT a mis au point les mesures ci-après en collaboration avec les partenaires internationaux, nationaux et locaux concernés pour aider les pouvoirs publics et les entreprises à mener une action inclusive face à la COVID-19 ne faisant pas de laissés-pour-compte.

Les femmes, qui représentent la majeure partie de la main-d’œuvre touristique dans le monde (54 %) et accomplissent, pour la plupart d’entre elles, du travail peu qualifié ou informel, vont être les premières touchées, et le plus durement, par l’onde de choc économique de la COVID-19 sur le tourisme. Ces femmes doivent être incluses dans les mesures d’atténuation immédiates.

Pour la suite, le redressement du secteur sera une formidable occasion, pour le tourisme, d’aller encore plus loin en matière d’autonomisation des femmes en s’appuyant sur les grandes avancées réalisées, par des actions pour réduire les obstacles à l’entrée, valoriser le rôle des employées dans le redressement, accroître les protections et rendre compte des effets différenciés de la pandémie sur les femmes et les hommes dans le tourisme.

ACTION IMMÉDIATE

Aide aux travailleurs informels : L’emploi des femmes dans le tourisme est surtout un emploi informel. L’instabilité et le manque de protections juridiques qui lui sont inhérents font que les femmes sont particulièrement exposées en cas de chute brutale de l’activité et des recettes touristiques. Les dispositifs de relance et d’appui doivent veiller à ce que les personnes occupant des emplois informels soient admises à bénéficier des aides et des mesures de soutien, de façon à ne pas pénaliser la main-d’œuvre féminine.

WomanReprésentation équilibrée des femmes et des hommes au plus haut niveau des instances de gestion des crises : Le secteur du tourisme se caractérise par le manque de femmes aux postes de pouvoir, que ce soit au sein de la main-d’œuvre ou de l’administration. Pour que les femmes interviennent, à égalité, dans le redressement, elles doivent intervenir à égalité dans l’élaboration de la riposte du secteur. Il est donc vital que les femmes aient leur place dans les processus décisionnels et une visibilité dans la communication des mesures, pour assurer une action de tout le secteur incluant les femmes.

Accès aux soins de santé : De nombreuses femmes dans le tourisme font partie de groupes vulnérables comme les migrants ou les travailleurs saisonniers et ont des conditions de travail précaires qui les privent d’accès aux soins de santé. Les pouvoirs publics doivent assurer aux femmes dans le tourisme l’accès à des soins de santé abordables, de qualité et équitables, y compris de santé sexuelle et procréative, en particulier pour les groupes les plus vulnérables.

Égalité d’accès à l’information : L’écart entre les femmes et les hommes pour ce qui est de l’utilisation d’internet est de 17 % à l’échelle mondiale, et de nombreuses femmes ont un accès limité pour cause d’illettrisme ou de contraintes financières ou domestiques. Les informations et les contenus relatifs à la COVID-19 et l’action menée devraient être diffusés via une diversité de canaux de communication, en s’attachant à formuler des messages ciblant les mères et les jeunes.

REDRESSEMENT

Protection contre la violence sexiste : Le harcèlement sexuel et d’autres formes de violence sexiste sont répandus dans le secteur du tourisme. La COVID-19 a fait parler davantage de ce phénomène et il faut maintenant renforcer les protections juridiques, pour les cas de violence domestique mais aussi d’autres formes de violence sexiste ; cela fera du tourisme un milieu de travail plus sûr pour les femmes à mesure que le secteur se relèvera.

GuiaAménagement des modalités de travail : De tout le travail non rémunéré de fourniture de soins, les trois-quarts des soins prodigués le sont par des femmes. À mesure que la COVID-19 augmente les besoins de soins non rémunérés, du fait de la hausse des taux de maladie et du nombre de personnes à charge au domicile, les entreprises se voient forcées de proposer des modalités de travail plus souples et d’accroître les capacités de télétravail. Le maintien de modalités de travail souples pendant le redressement permettrait de lever des obstacles à l’entrée des femmes ou à leur retour à l’emploi dans le tourisme.

Stimuler l’entrepreneuriat et l’avancement de carrière : Le redressement économique du tourisme sera une occasion exceptionnelle de hisser davantage de femmes à des postes de direction. Les pouvoirs publics devraient réduire les obstacles juridiques et accroître l’accès au financement pour stimuler l’entrepreneuriat féminin. Dans le même temps, dans les entreprises, les femmes devraient être plus nombreuses à concevoir et à mener à bien des programmes de redressement prévoyant des possibilités d’avancement de carrière à mesure que la reprise monte en puissance.

Données ventilées par sexe : Le manque de données sur le tourisme ventilées par sexe fait qu’il est difficile de comprendre et d’analyser la participation des femmes au tourisme, mais compromet aussi la capacité du secteur de formuler une riposte dans laquelle les femmes aient leur place. Les États membres et les entreprises touristiques devraient réserver un traitement prioritaire à la ventilation par sexe des données collectées et en rendre davantage compte, pour que les décideurs, les PDG et les entrepreneurs disposent des outils dont ils besoin pour que les mesures de redressement favorisent l’autonomisation des femmes.

Le manque de données sur le tourisme ventilées par sexe fait qu’il est difficile de comprendre et d’analyser la participation des femmes au tourisme, mais compromet aussi la capacité du secteur de formuler une riposte dans laquelle les femmes aient leur place. Les États membres et les entreprises touristiques devraient réserver un traitement prioritaire à la ventilation par sexe des données collectées et en rendre davantage compte, pour que les décideurs, les PDG et les entrepreneurs disposent des outils dont ils besoin pour que les mesures de redressement favorisent l’autonomisation des femmes.

Pour nous faire savoir comment les femmes dans le tourisme affrontent la COVID-19, veuillez nous écrire à l’adresse [email protected]. Ces informations peuvent être utiles au secteur et à d’autres femmes du secteur pour faire face aux impacts de la COVID-19. #TravelTomorrow; #GenderEquality
Les contenus sont régulièrement mis à jour et complétés par de nouvelles informations et ressources.
Tourisme et genre : pour de plus amples informations, veuillez cliquer ici
Tourisme et COVID-19 : pour de plus amples informations, veuillez cliquer ici
Egalité des genres et COVID-19 : pour de plus amples informations, veuillez cliquer ici
Déclaration du Secrétaire général de l’OMT, M. Zurab Pololikashvili, sur le tourisme et la COVID-19, veuillez cliquer ici
Déclaration de la Directrice exécutive d’ONU Femmes sur la COVID-19, veuillez cliquer ici

Les personnes handicapées et les séniors sont lourdement frappés par la COVID-19. Ils sont souvent déconnectés des communications sur la santé publique et des mises à jour sur les voyages, de la prise de décision et de l’information sur l’accessibilité des services essentiels.

Leur état de santé et leur isolement social peuvent les exposer à des risques graves. La flambée de la pandémie, qui a coïncidé avec le « hors saison » dans de nombreuses destinations, a aussi pris au dépourvu beaucoup de gens ayant des besoins en termes d’accès qui étaient en voyage ou « sur le point d’embarquer ».

Dans le cadre du redressement, il faudrait faire de l’accessibilité un pilier central des mesures visant à améliorer l’offre et la compétitivité des destinations, propres à contribuer à des environnements, à des services et à des emplois inclusifs.

ACTION IMMÉDIATE

Tourism DisabilitiesRapatrier sans tarder : Les mesures d’accessibilité sont importantes pendant le rapatriement, pour que chacun puisse en bénéficier (transport, itinéraires, information, communication accessibles). Les entorses à l’accessibilité entraînent des risques pour la sécurité et des blessures involontaires.

Hébergements de dépannage accessibles : L’assistance fournie doit répondre aux besoins particuliers en matière d’accès. Les personnes handicapées voyagent souvent accompagnées, ce qui suppose d’étendre l’assistance aux accompagnants ou « personnel essentiel ».

Entraide entre organismes de gestion des destinations et organisations de personnes handicapées : Les destinations devraient faire appel aux organisations de personnes handicapées pour qu’elles apportent leur contribution aux actions immédiates. Ce sont des médiateurs qui aident à comprendre les besoins spécifiques, les obstacles existants et comment les surmonter.

Communication et technologie accessibles : Les nouvelles technologies peuvent permettre de proposer des produits et des services conviviaux. Avoir des technologies et des canaux de communication adaptés aux personnes handicapées, pendant et après la COVID-19, profitera à tous.

Un « tourisme pour tous » plus que jamais en 2020 : Le « tourisme pour tous » doit être encouragé toute l’année durant, et en particulier lors de la prochaine haute saison 2020. Les personnes ayant des besoins en termes d’accès et les séniors peuvent contribuer au redressement du tourisme.

REDRESSEMENT

Politiques en faveur du « tourisme pour tous » : Les personnes handicapées et les séniors représentent un créneau extrêmement porteur, notamment en hors saison et moyenne saison. Les destinations devraient exploiter ce potentiel et faire de l’accessibilité une réalité.

BrailleUn meilleur service à la clientèle : Les professionnels du tourisme ne possèdent généralement pas la formation de base voulue pour recevoir des clients handicapés. Un service de qualité, c’est quand l’employé anticipe les besoins du client, quelles que soient les aptitudes de ce dernier.

Égalité des chances face à l’emploi : Les politiques des entreprises touristiques en matière d’emploi devraient reposer sur les principes de l’égalité des chances. Les aménagements voulus des postes de travail et l’adéquation aux compétences devraient permettre un accès non restrictif au marché du travail dans notre secteur.

Recours aux technologies innovantes : Les technologies devraient contribuer à des voyages plus faciles et plus inclusifs pour tous. Les développeurs devraient intégrer les formats alternatifs, c’est-à-dire la langue des signes, le langage facile à lire, les sous-titres, les descriptions audio et le Braille.

Application de normes internationales : Les touristes ont besoin de trouver, où qu’ils se rendent, les mêmes conditions d’accessibilité. L’application de normes internationales peut permettre d’assurer le même niveau d’accessibilité pour les produits et les services touristiques partout dans le monde.

L’OMT a mis au point ces mesures en collaboration avec les partenaires internationaux, nationaux et locaux concernés pour aider les pouvoirs publics et les entreprises à mener une action inclusive face à la COVID-19 ne faisant pas de laissés-pour-compte.

Pour faire savoir comment le tourisme et les personnes handicapées affrontent la COVID-19, veuillez nous écrire à l’adresse [email protected]. Ces informations peuvent être utiles au secteur du tourisme et à d’autres populations autochtones pour faire face aux impacts de la COVID-19. #TravelTomorrow; #TourismForAll 

Les contenus sont mis à jour régulièrement et complétés par de nouvelles ressources.
Tourisme et COVID-19 : pour de plus amples informations, veuillez cliquer ici 
Tourisme accessible : pour de plus amples informations, veuillez cliquer ici 
Personnes handicapées et COVID-19 : pour de plus amples informations, veuillez cliquer ici
Déclaration du Secrétaire général de l’OMT, M. Zurab Pololikashvili, sur le tourisme et la COVID-19, veuillez cliquer ici

Recommandations de l’OMT en faveur d’un tourisme accessible à tous
Recommandations de l’OMT sur une information touristique accessible 
Journée mondiale du tourisme 2016 : Tourisme pour tous – Promouvoir l’accessibilité universelle 
Tourisme accessible à tous : une chance à notre portée 
Manuel sur le tourisme accessible à tous : principes, instruments et bonnes pratiques 
Manuel sur le tourisme accessible à tous : partenariats public-privé et bonnes pratiques
Points saillants de la première Conférence de l’OMT sur le tourisme accessible en Europe

Vous pouvez aussi consulter les sites Web de certains de nos partenaires et organisations internationales :

Fondation ONCE
Réseau européen pour un tourisme accessible
Organisation internationale de normalisation (ISO)
Département des affaires économiques et sociales de l’ONU : Handicap et Convention des Nations Unies
Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne

Les expressions culturelles des peuples autochtones sont l’une des caractéristiques qui font la singularité des destinations touristiques et de ces peuples des acteurs clé du secteur. Malgré leur importance mondialement, les peuples autochtones ont, historiquement, été parmi les groupes de population les plus marginalisés. Alors que la pandémie frappe de plein fouet le secteur du tourisme, ce sont ces populations autochtones défavorisées qui vont être les premières touchées, et le plus durement.

Le processus de redressement sera une chance à saisir, pour le secteur, d’apprendre et de défendre les engagements de la communauté internationale, en particulier ceux demandant un consentement préalable, libre et éclairé des populations autochtones pour toutes les décisions ayant une incidence sur leur vie et leurs moyens d’existence. Dans cette étape de reconstruction, les systèmes de gestion à caractère inclusif doivent devenir la norme dans le tourisme.

ACTION IMMÉDIATE

COVID-19 and Indigenous CommunitiesLe respect des choix des populations à l’égard du tourisme : Dans la crise actuelle, il faut respecter les décisions des populations autochtones d’auto-isolement ou d’ouverture au tourisme, en accord avec leurs croyances et leur relation avec la nature.

L’utilisation de canaux de communication établis : L’accès aux informations utiles peut être compromis par des obstacles linguistiques et physiques ou le peu de contacts avec l’extérieur. Avoir travaillé avant avec les populations peut permettre à certains opérateurs touristiques de faciliter la circulation d’informations entre les correspondants communautaires et les organismes de gestion des crises.

L’utilisation de l’infrastructure touristique pour l’aide humanitaire : L’infrastructure et les équipements touristiques peuvent permettre aux populations de bénéficier des mesures d’atténuation. La solidarité peut créer des liens et améliorer la compréhension entre les opérateurs touristiques et les populations autochtones.

Faire appel à des médiateurs culturels pour les interventions menées : Les différences culturelles et les perceptions peuvent compromettre l’efficacité des mesures de redressement. Les médiateurs culturels, tels que les ONG, permettent des interventions concertées efficaces.

REDRESSEMENT

Des plans inclusifs de redressement du tourisme : L’intervention active des populations autochtones pour définir leur interaction avec le tourisme permet de réduire les répercussions négatives sur leur bien-être. La relation étroite entre les populations autochtones et le milieu naturel, de même que la transmission de leur culture, devront faire partie intégrante de tout plan de redressement du tourisme.

Indigenous peoplesLa diversification des rétributions économiques, sociales et culturelles : Le tourisme représente souvent la seule source de revenus pour les peuples autochtones et leurs communautés. La mise au point de services et de produits supplémentaires, notamment en rapport avec l’agriculture et les usages traditionnels des terres, favorise leur diversification économique. Les rétributions pour les communautés devraient aussi inclure des avantages sociaux et culturels.

S’appuyer sur les partenariats pour faire du tourisme autochtone une priorité : Les opérateurs de tourisme autochtone devraient parler d’une seule voix pour rallier davantage de soutien. Les partenariats publics et privés, en particulier ceux impliquant des entreprises spécialisées dans le tourisme responsable au contact de populations autochtones, peuvent assurer un traitement prioritaire aux peuples autochtones dans le processus de redressement.

Renforcement des capacités : La crise de la COVID-19 a rendu encore plus nécessaire de bâtir des communautés plus résilientes. En renforçant les capacités humaines, on améliorerait les niveaux d’hygiène, la gestion des crises, la communication et les compétences en matière de gestion touristique. La formation permettrait l’accès aux marchés en ligne, de nouveaux canaux de consommation et l’accélération du redressement économique.

L’OMT a mis au point ces mesures en collaboration avec les partenaires internationaux, nationaux et locaux concernés pour aider les pouvoirs publics et les entreprises à mener une action inclusive face à la COVID-19 ne faisant pas de laissés-pour-compte.

Pour faire connaître comment le tourisme et les populations autochtones font face à la COVID-19, veuillez écrire à [email protected]. Ces informations peuvent aider le secteur du tourisme et d’autres populations autochtones à faire face aux impacts de la COVID-19. #TravelTomorrow; #WeAreIndigenous 

Les contenus sont mis à jour régulièrement et complétés par de nouvelles ressources. 
Culture et tourisme : pour de plus amples informations, veuillez cliquer ici 
Tourisme et COVID-19 : pour de plus amples informations, veuillez cliquer ici 
Populations autochtones et COVID-19 : pour de plus amples informations, veuillez cliquer ici 
Déclaration du Secrétaire général de l’OMT, M. Zurab Pololikashvili, sur le tourisme et la COVID-19, veuillez cliquer ici 
Déclaration sur la COVID-19 de la Présidente de l’Instance permanente sur les questions autochtones, veuillez cliquer ici 
Pour la définition et l’application des pratiques compatibles avec un tourisme responsable dans et avec les communautés autochtones, voir les Recommandations relatives au développement durable du tourisme autochtone établies par l’OMT.

La pandémie de COVID-19 a braqué les projecteurs sur la jeunesse, compte tenu en particulier de ses conséquences socioéconomiques potentielles pour ce groupe de population, aussi bien dans les destinations émergentes qu’établies. Le tourisme est un secteur à forte intensité de main-d’œuvre et les jeunes en forment une part prépondérante. Les jeunes voyageurs représentent, par ailleurs, un vaste marché ; leur façon de voyager est depuis longtemps déterminante et continuera d’influer fortement sur l’avenir du secteur.

La paralysie actuelle est une occasion inattendue de repenser le tourisme et de le rendre plus inclusif. C’est, en particulier, une chance à saisir de mettre le tourisme au service de l’autonomisation des jeunes les plus vulnérables, que l’on trouve souvent parmi les femmes, les peuples autochtones, les personnes handicapées, les migrants et la communauté LGBT. Avec les jeunes des zones rurales et des régions en développement, financièrement dépendants du tourisme, ils sont parmi les plus durement touchés par ce blocage du tourisme mondial. Ils ont, à ce titre, le plus besoin de soutien.

Notre secteur doit inspirer les jeunes pour qu’ils participent activement à définir le cours du redressement du tourisme. La créativité de la génération du Millénaire et son goût pour l’innovation et l’expérience vécue peuvent être un moteur de l’emploi et ouvrir des débouchés. Ceux-ci peuvent à leur tour réduire la pauvreté et enrayer les migrations. Les enfants du Millénaire sont bien placés également pour donner à leurs pairs les moyens de se prendre en charge et pour accroître la diversité du tourisme, démographiquement et au niveau de l’offre de produits. Des jeunes auxquels on donne des moyens d’action, à des postes de responsabilité ou à la tête de petites entreprises familiales, cultivent un sentiment de fierté et d’appartenance à leur communauté.

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 voit dans la jeunesse un acteur décisif du changement. Chacun des 17 objectifs de développement durable s’appuie sur l’action de la jeunesse. C’est le moment pour les jeunes, en cette période difficile, de faire ce qu’ils savent faire de mieux : s’organiser, se mobiliser et mettre en commun leurs ressources pour mener des actions de solidarité mondiale.

Par ces actions s’inscrivant dans le contexte particulier de la COVID-19, le secteur du tourisme peut jouer un rôle clé pour faire avancer l’autonomisation des jeunes :

Favoriser le leadership des jeunes dans la redéfinition du tourisme post-COVID
Il est crucial que les jeunes soient sur le devant de la scène des plateformes citoyennes pour faire entendre des idées nouvelles et innovantes. Sinon, la jeunesse mondiale ne pourra être un fer de lance de la vision du secteur pour le relèvement post-COVID-19. Un tel engagement porteur de sens est tout aussi important dans les zones rurales reculées et dans les centres urbains. Dans ces deux cas, des plateformes locales sont déjà en train de débattre de ce que sera la « nouvelle normalité ». Les dirigeants de l’après-pandémie vont faire pression sur leurs pairs pour qu’ils engagent des changements sociétaux, en exploitant l’immense potentiel de la jeunesse. La solidarité va grandir à mesure que les différentes plateformes vont appeler à l’activisme social, au volontariat et à la refonte des économies, témoignant ainsi de la résilience et du civisme de la jeunesse. De jeunes blogueurs, influenceurs et artistes peuvent jouer un rôle important pour communiquer les changements sociétaux.

Stimuler l’entrepreneuriat chez les jeunes et la recherche pilotée par des jeunes
Making youth the drivers of ethically-minded tourismL’entrepreneuriat est pour les jeunes un moyen d’assurer leur indépendance financière. De demandeurs d’emploi, ils se convertissent en créateurs d’emploi. Le recours aux nouvelles technologies et le comblement de la fracture numérique seront cruciaux pour stimuler les start-up et les PME touristiques. Les jeunes entrepreneurs de pays en développement auront besoin d’assistance au lendemain de la COVID-19 pour avoir accès à la technologie, à l’apprentissage en ligne et aux dispositifs de relance voulus pour être concurrentiels sur le marché mondial. Dans d’autres destinations, la priorité sera de conserver les techniciens informatiques qualifiés et de garantir l’accès des jeunes à la finance et à la banque numériques, pour permettre le démarrage ou l’expansion de leur activité. L’utilisation des mégadonnées (big data) pour mieux comprendre les flux touristiques aidera à promouvoir les régions moins visitées, à concevoir de nouvelles expériences et à suivre les impacts du redressement. Les jeunes professionnels qualifiés, les destinations et les institutions peuvent travailler de concert pour recueillir les données essentielles sur les marchés et proposer des solutions créatives, sous l’impulsion de la jeunesse.

Mobiliser les jeunes voyageurs pour défendre un tourisme responsable
Les pouvoirs publics, le secteur privé et les associations de la jeunesse devraient pouvoir convenir de régimes de subventions et d’investissements pour aider les destinations à toucher des publics plus jeunes. Ces voyageurs dépensent leur argent localement, voyagent en dehors des sentiers battus et hors saison ou à la mi-saison, souvent pour des séjours plus longs. Un dialogue numérique et du contenu généré par les utilisateurs permettront aux destinations de se rapprocher des jeunes de la génération du Millénaire, en parlant la même langue qu’eux. Les jeunes voyageurs sont à la recherche d’expériences nouvelles auprès des populations locales ou d’aventures inédites et authentiques, contribuant au renouveau économique et culturel et à la protection de l’environnement. Ces voyageurs devraient être des ambassadeurs, sur les réseaux sociaux, d’un tourisme conscient et plus responsable, en insistant sur le respect mutuel et sur la conservation des ressources pour les générations futures. Les jeunes voyageurs peuvent aussi plaider pour une empreinte minimale, le commerce équitable et la protection des espèces menacées.

Adopter des stratégies de responsabilité sociale des entreprises centrées sur la jeunesse
Le secteur privé est capable d’amener les jeunes voyageurs à s’intéresser aux régions rurales et reculées ou aux zones urbaines marginalisées. Dans le cadre de leur action en matière de responsabilité sociale, les entreprises touristiques peuvent améliorer les moyens d’existence des jeunes exposés au risque d’exclusion sociale après la COVID-19. Mesurer l’impact au titre de la responsabilité sociale en termes d’emploi décent et d’entrepreneuriat des jeunes aidera les entreprises à réajuster leurs stratégies et à œuvrer pour des sociétés plus résilientes. Les entreprises touristiques peuvent aussi aider les entrepreneurs à créer des réseaux de jeunes avec d’autres jeunes et à présenter leurs projets (pitch) à des investisseurs. En parallèle, dans l’ensemble du secteur, il faut donner la priorité aux possibilités de travail décent, et pas d’emploi précaire, pour la jeunesse.

Redéfinir les compétences des jeunes pour revaloriser le tourisme rural
Le développement rural ouvre des perspectives d’autonomisation des jeunes. S’ils sont dotés de compétences en adéquation avec les besoins du marché et des qualifications les plus récentes, les jeunes peuvent promouvoir le tourisme responsable au sein de leur collectivité. Posséder des compétences à jour leur permettra aussi de maintenir le lien à la terre de leur collectivité, de répondre aux besoins du marché tout en assurant la survie des traditions rurales. Là où existe une grande richesse culturelle, jeunes et anciens peuvent, ensemble, délimiter le périmètre du développement touristique et la division entre espaces publics et privés.

Les jeunes en fers de lance du développement autochtone
Le ralentissement économique est une occasion d’en savoir plus sur les priorités de la jeunesse autochtone, notamment sur sa relation avec l’environnement et sur sa culture. Inciter ces jeunes à se tourner vers les métiers du tourisme va créer des emplois et dissuader l’émigration économique. Ces jeunes autochtones, qui font la synthèse entre mode de vie traditionnel et mode de vie contemporain, et qui connaissent la culture autochtone, peuvent servir de relais et enrichir l’expérience touristique. Certains voudront peut-être ne pas se limiter au tourisme mais l’associer à d’autres activités, comme la sensibilisation à la santé et au bien-être communautaires, les arts et l’artisanat, les plantes médicinales ou la production vivrière traditionnelle. Les jeunes auront aussi un rôle essentiel pour diffuser les informations sur le virus dans les langues autochtones.

Promouvoir les moyens d’existence des femmes jeunes grâce au tourisme Youth and post-COVID-19 tourism recovery
La promotion du travail décent, de l’entrepreneuriat et de l’exercice de fonctions de direction par des femmes jeunes va permettre de créer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité, de combattre les stéréotypes sexistes et d’accroître leur indépendance économique. Un autre défi est celui de transformer l’emploi informel en emploi formel et de reconnaître le temps passé à prendre soin des autres. Toutes ces mesures ne vont pas bénéficier qu’aux femmes, mais à leur communauté entière et à l’ensemble du secteur du tourisme. L’activité économique des femmes fait gagner à la filière de la compétitivité et de nouvelles compétences. Il sera essentiel de permettre l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, car les femmes jeunes sont nombreuses à avoir des personnes à charge ou à devoir mener de front travail et études.

Ouvrir la main-d’œuvre touristique aux jeunes en situation de handicap
Les personnes handicapées, surtout les jeunes, sont très désavantagées pour décrocher un emploi dans les voyages et le tourisme. Les entreprises peuvent parer à ce problème en réaménageant les postes et en redéfinissant les compétences voulues. Elles pourront de la sorte embaucher des personnes handicapées et pas seulement leur offrir des stages sans perspective d’évolution professionnelle ou d’emploi stable. Quant aux établissements touristiques qui emploient des jeunes en situation de handicap, c’est aussi un gage de leur volonté d’accueillir une clientèle en situation de handicap, allant dans le sens d’un secteur plus ouvert et plus inclusif pour tous.

Un tourisme source de bienfaits pour les enfants et les jeunes
On ne peut nier que les infrastructures touristiques sont parfois détournées à des fins illégales pour la traite, l’exploitation par le travail ou même la prostitution impliquant des mineurs. Les destinations et les professionnels du tourisme veulent un tourisme qui soit bénéfique, et doivent donc signaler aux autorités toute activité suspecte ou illicite. Le tourisme post-COVID-19 doit appuyer la formation à vocation professionnelle et le mentorat sur mesure, de façon à réduire la vulnérabilité des adolescents et à favoriser leur inclusion sociale. Les victimes d’hier peuvent devenir les leaders de demain : leur donner cette chance pourra changer le cours de leur vie.

Ouvrir de nouveaux horizons aux jeunes migrants
Le bien-être financier des familles repose souvent sur les jeunes migrants, mais les envois de fonds provenant des emplois dans le tourisme et l’hôtellerie se sont effondrés. La paralysie du secteur va provoquer de nouveaux flux migratoires, et l’émigration économique du Sud vers le Nord devrait s’intensifier. Le secteur privé et les acteurs sociaux devraient repérer les possibilités dans les services d’hébergement et de restauration, car certains postes à plus bas niveau de qualifications exigent relativement peu d’apprentissage sur place, facilitant l’insertion professionnelle. L’emploi national aura assurément la préférence, mais à ce stade critique, il ne faut pas faire de laissés-pour-compte.

Liens utiles

En partenariat avec la Fondation ONCE d'Espagne et le Réseau européen pour un tourisme accessible (ENAT), l'OMT a préparé une nouvelle série de recommandations pour garantir l'accessibilité pour tous et l'inclusion, alors que le redémarrage responsable du tourisme est en marche, malgré la pandémie COVID-19. Le guide "Réouverture du tourisme pour les voyageurs handicapés" note les possibilités offertes aux destinations et aux entreprises qui prennent des mesures pratiques pour répondre aux besoins spécifiques des personnes handicapées, de celles qui ont des exigences d'accès spécifiques et des personnes âgées, en particulier.