Petits États insulaires en développement (PEID)

Petits États insulaires en développement (PEID)

Les petits États insulaires en développement font face à de nombreux défis. Pour beaucoup d’entre eux, l’éloignement rend difficile leur intégration à la chaîne de valeur mondiale, accroît le coût des importations – en particulier d’énergie – et limite leur compétitivité touristique. Ils sont nombreux à être de plus en plus vulnérables aux impacts des changements climatiques, qui vont du passage d’ouragans destructeurs à la menace de l’élévation du niveau de la mer.

Les îles sont des destinations très prisées par des millions de touristes chaque année. Leur situation géographique particulière et la richesse de leur patrimoine naturel et culturel leur confèrent un attrait incomparable pour les visiteurs, mais s’accompagnent aussi d’un certain nombre de défis et de vulnérabilités.

Les petits États insulaires en développement (PEID) en particulier présentent de grandes différences du point de vue de leurs résultats économiques et sociaux et du nombre d’arrivées de visiteurs internationaux, mais ils sont nombreux à dépendre fortement du tourisme pour leurs exportations et leur PIB. Ils ont trois caractéristiques principales : leur petite taille, d’où une pression sur les ressources et une économie peu diversifiée ; leur éloignement et leur isolement, qui sont un défi pour le commerce mais leur donnent par ailleurs une biodiversité et une richesse culturelle incomparables ; et un environnement maritime, d’un grand intérêt touristique mais qui les expose aux changements climatiques.

Les îles font face à quatre grands défis qui leur sont plus spécifiques : le rôle crucial du tourisme dans leur développement durable, comme l’a relevé la Conférence Rio+20 en mettant spécialement l’accent sur le tourisme et sa contribution au développement durable ; les changements climatiques, qui représentent pour beaucoup d’îles une grave menace et face auxquels le secteur du tourisme doit agir ; la connectivité aérienne, pour laquelle il faut de solides connexions entre les politiques du tourisme et celles du transport aérien ; et le positionnement commercial, notamment par une diversification des produits touristiques et la constitution de marchés de niche, pour améliorer la compétitivité et réduire la vulnérabilité.

Un avenir plus durable pour les populations insulaires

L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a présenté des informations sur l’importance du tourisme dans les PEID et sur le large éventail de problématiques faisant obstacle à sa contribution au développement durable de ces pays, regroupées dans la publication ‘Challenges and Opportunities for Tourism in Small Island Developing States’ parue pour la Conférence Rio+20. Cette publication fait le point sur la situation du tourisme dans les PEID et étaye par des données factuelles l’importance cruciale du tourisme pour le développement durable de nombreuses îles et pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). Elle fournit également des orientations sur les politiques à mener, des lignes directrices et d’autres outils à l’usage des diverses parties prenantes des PEID pour relever les défis rencontrés par ces pays et pour développer et gérer le tourisme sur un mode durable, au profit des populations locales et en offrant une expérience optimale aux visiteurs.

Réunions et conférences

L’OMT a participé activement à la Conférence mondiale des Nations Unies sur le développement durable des petits États insulaires en développement (Barbade, du 25 avril au 6 mai 1994) et encouragé avec succès les délégations à faire porter l’effort sur le tourisme dans le Programme d’action de la Barbade.

En 1998, la Conférence internationale sur le tourisme durable dans les petits États insulaires en développement (PEID) et les autres îles a été convoquée conjointement par l’OMT et le PNUE à Lanzarote (Espagne) (Rapport final - PDF). En prenant appui sur les résolutions de la Conférence, des réunions régionales ont été organisées en collaboration avec le PNUE, comme celle sur le tourisme durable et la compétitivité dans les îles de la Méditerranée, tenue sur l’île de Capri (Italie), 17-20 mai 2000 (Rapport final - PDF), et la Conférence internationale sur le tourisme durable dans les îles de la région Asie-Pacifique, tenue à Sanya, île de Hainan (Chine), 6-8 décembre 2000.

Divers ateliers régionaux consacrés aux indicateurs relatifs à la durabilité du développement du tourisme se sont appuyés sur les études menées sur des sites de démonstration choisis par les pays hôtes dans des destinations côtières et insulaires, pour fournir de précieuses données d’expérience de développement du tourisme côtier et insulaire sur un mode durable.

En 2005, l’OMT a organisé une manifestation parallèle sur le tourisme lors de la Réunion internationale chargée d’examiner la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement tenue à Port-Louis (Maurice), du 10 au 14 janvier 2005, et apporté des contributions à la Stratégie de Maurice. Celle-ci prévoit une large gamme d’interventions, dans 20 grands domaines ayant pour la plupart une incidence sur le secteur du tourisme, allant des changements climatiques et des catastrophes naturelles et environnementales à la gestion des ressources (côtières, marines, foncières, énergétiques, touristiques et diversité biologique), en passant par les transports et les communications, le reclassement des pays qui appartenaient à la catégorie des pays les moins avancés, le renforcement durable des capacités et la production et la consommation durables.

Le défi majeur, et la chance à saisir pour le tourisme dans les îles, est de soutenir une croissance économique encore supérieure tout en protégeant les environnements et les populations insulaires et en leur assurant des retombées positives.

Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement

En sa qualité d’institution spécialisée des Nations Unies pour le tourisme, l’OMT a joué un rôle important à la Conférence des Nations Unies sur les petits États insulaires en développement, tenue à Apia (Samoa), du 1er au 4 septembre 2014.

En prévision de la rencontre, l’OMT a coorganisé deux conférences sur le développement durable du tourisme dans les îles en septembre 2013 et février 2014 – respectivement sur l’île de la Réunion et à Nassau – pour fournir des orientations aux autorités nationales du tourisme et à la communauté internationale. À l’occasion de ces conférences, deux déclarations ont été adoptées : la Déclaration de la Réunion sur le tourisme durable dans les îles et la Déclaration de Nassau sur le tourisme comme secteur clé pour le développement des États insulaires.

À Samoa, la délégation de l’OMT, qui incluait le Dr Michael Frenzel, Président du Conseil mondial des voyages et du tourisme (WTTC), a participé aux principales manifestations, rencontres et activités en marge de la Conférence des Nations Unies sur les PEID. Le Secrétaire général de l’OMT, M. Taleb Rifai, a modéré la manifestation parallèle de haut niveau du Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination « Le système des Nations Unies, partenaire des populations des PEID », tenue le 1er septembre. Les chefs de secrétariat des organismes, fonds et programmes des Nations Unies ont traité, comme grandes rubriques thématiques, le développement économique durable, les changements climatiques, la gestion des risques de catastrophe et le développement social. 

 Renewable Energy Forum

La délégation de l’OMT a participé activement au Forum des partenariats avec le secteur privé, d’une durée de deux jours, lequel a été très utile pour l’interaction et l’échange de savoir et de meilleures pratiques, et aux dialogues multipartites de partenaires axés sur le développement durable des PEID misant sur des partenariats authentiques et durables, thème général de la conférence.

À l’occasion du Forum des énergies renouvelables, coorganisé par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) et la Nouvelle-Zélande, une Déclaration conjointe sur les énergies renouvelables et le tourisme a été signée par M. Adnan Z. Amin, Directeur général de l’IRENA, et M. Taleb Rifai, Secrétaire général de l’OMT (voir photo à gauche). L’objectif est de construire un secteur du tourisme plus durable, plus compétitif et plus résilient partout dans le monde, en particulier dans les îles, notamment en encourageant les investissements dans des solutions économiques d’efficacité énergétique et d’énergie renouvelable. 

Le 3 septembre, le Premier Ministre du Samoa, Tuilaepa Lupesoliai Dr Sailele Malielegaoi, a reçu la Lettre ouverte de l’OMT et du WTTC sur les voyages et le tourisme. Lors de sa rencontre avec le Secrétaire général de l’OMT, Taleb Rifai, et le Président du WTTC, le Dr Michael Frenzel, M. Tuilaepa a déclaré : « Le tourisme durable est un domaine auquel notre Gouvernement attache beaucoup d’importance, car il détient un grand potentiel pour la croissance économique et pour le développement social de demain. On attend d’importantes retombées du tourisme, qu’il est déjà en train d’apporter, par sa contribution à hauteur de 20 % du PIB du pays chaque année. Le tourisme durable soutient l’emploi, génère des recettes en devises et renforce l’économie et accroît encore les capacités du Samoa », ajoutant : « Nous misons sur un secteur du tourisme en expansion qui va être un fer de lance du développement fondé sur une croissance verte, mobilisant nos visiteurs et nos populations autour d’un pays, le Samoa, reconnu comme un chef de file du tourisme durable dans le Pacifique. »

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